AVIGNON |
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Le
rocher des Doms, dressé à pic au-dessus du Rhône et au flanc duquel sont
venus s'appuyer la cathédrale Notre-Dame-des-Doms
et le Palais des Papes, constitue une place forte utilisée par la nation des Volques, soumise à Marseille par Jules César. Les
origines chrétiennes d'Avignon ne nous apparaissent qu'à travers les légendes
du pays de Provence: venue d'Orient avec Trophime,
Lazare et Marie-Madeleine, sainte Marthe se serait consacrée, dit-on, à
l'évangélisation de Tarascon et d'Avignon. |
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La
fondation du siège épiscopal est sûrement antérieure au Ve siècle. Pourtant
dans le haut Moyen Age, l'importance religieuse n'est en rien comparable à
celle des grandes métropoles de la vallée du Rhône, Arles, Aix et Vienne. La
ville subit les multiples invasions qui déferlent sur la Provence. Il faut
attendre le XIIe siècle pour lui voir jouer vraiment un rôle d’importance.
Avignon devient alors une république consulaire dont la charte a été rédigée
en 1154 par l'évêque Geoffroi. Avignon
possède déjà des sanctuaires vénérables dont une église Saint-Agricol fondée au VIIe
siècle. Les évêques ont depuis toujours établi leur résidence sur le rocher,
le « rocher des Doms », c'est-à-dire des évêques. |
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Hors
des murs de la ville rayonnait un autre |
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foyer
spirituel: l'abbaye de Saint-Ruf, fondée en 1018
par quatre chanoines de la cathédrale d'Avignon. A
la fin du XIIe siècle, un jeune pâtre nommé Bénezet s'entendit ordonner au
cours d'une vision surnaturelle d'aller construire un pont sur le Rhône. Un
ange le guida jusqu'au fleuve à l'endroit où s'élève maintenant le fameux
pont d'Avignon et la chapelle Saint Nicolas. Le
XIIIe s. fut pour Avignon une époque troublée et l'essor de la cité s’en est
trouvée ralentie. La chapelle dite des Templiers, construite en 1273 pour les
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est la seule trace gothique de cette
époque. Boniface
VIII va fonder une université en durant les premières années du XIVe siècle,
puis l’installation de Clément V qui se sentait menacé à Rome relance le
destin de la ville. Le séjour de la Papauté en Avignon dura près de
soixante-dix ans, de 1309 à 1377. |
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Ce
sont Benoît XII (1335-42) et Clément VI (1342-52) qui donnèrent à la papauté
avignonnaise une demeure et une ville correspondant à son statut. Au Palais
Vieux, de style encore tout marqué de survivances romanes, austère comme une
abbaye cistercienne, vint s'adjoindre le moderne et gothique Palais Neuf. Au
milieu du XIVe, la reine Jeanne<vend la ville à Clément VI, Avignon
devient la capitale de la chrétienté. Avignon
devient le centre de rayonnement du gothique, le « gothique des papes
>> dans toute la Provence. On le retrouve, malgré les remaniements
ultérieurs, dans les églises de fondation ancienne qui furent complètement
reconstruites à cette époque, telles les églises Saint-Agricol, Saint-Pierre
et Saint-Didier. |
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Eglise Saint Agricol |
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A
la même époque des couvents s'agrandissent ou font leur apparition dans la
cité. L'église des Dominicains installé à Avignon de puis le premier quart du
XIIIe siècle, fut reconstruite de fond en comble de au début du XIVe siècle
grâce à la générosité de Jean XXII. C’était un magnifique édifice qui a
complètement disparu à la Révolution. |
Eglise du couvent des Augustins |
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Eglise Saint Martial |
Quelques
vestiges des églises et chapelles conventuelles de la même époque ont échappé
aux dévastations du siècle dernier : l'église du couvent des Augustins, fondé
au milieu du XIIIe qui n'a gardé que sa haute tour-horloge,
hérissée de mâchicoulis comme une forteresse, avec un clocher surmonté d'un
campanile en fer forgé du XIVe siècle.
l'église
du couvent des Cordeliers, construite à la fin du XIVe siècle. Presque
complètement disparue, l'église des
Bénédictins de Saint-Martial. L'ancienne église
des Carmes, devenue au XIX s. l'église Saint-Symphorien, son clocher et ses
chapelles sont du XIVe siècle, sa nef a dû être refaite en 1835. |
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Eglise des Carmes |
Les
Carmes arrivent à Avignon en 1267. Ils édifient leur couvent à l'extérieur de
l'enceinte, entre le portail Matheron et le portail
des Infirmières. L'église
est reconstruite au XIVe siècle grâce aux libéralités de Jean XXII, puis de
Clément VI. La nef unique, bordée au nord et au sud par des chapelles suivant
le rythme des travées, couverte à l'origine d'une charpente, n'est dotée
d'une voûte qu'en 1836. La façade sur la place, très sobre, est ornée d'un
gâble flamboyant. et d'une rose réalisés au XVe siècle. L'église des Carmes
joue un rôle important durant la Révolution. |
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En
1377, Grégoire XI réussit à ramener la papauté à Rome, cependant les
antipapes |
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avignonnais
s'obstinèrent jusqu'au départ de Benoît XIII dans les dernières années du XIVe. L'essor
monumental ne connut aucun ralentissement. Sous
l'Ancien Régime, il y eut en Avignon jusqu'à sept confréries de Pénitents qui
possédaient chacune leur chapelle particulière. La chapelle des Pénitents noirs,
du XVIIe siècle, est d'une décoration d'un italianisme qui est une des
caractéristiques de l'art en Avignon. |
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A
la Révolution, Avignon est une ville essentiellement ecclésiastique, avec son
vice-légat du Saint-Siège, ses huit chapitres, ses trente-cinq couvents, ses
sept confréries de pénitents, ses trois séminaires. le 14 septembre 1791 la
ville d'Avignon fut réunie à la France par décret de l'Assemblée
Constituante. Elle devint en 1793 chef-lieu du département du Vaucluse. Une
sorte de frénésie s'empara alors des habitants, on s'en prit aux monuments
avec rage. Des merveilles disparurent dans cette tourmente, notamment le
cloître roman de la cathédrale, les couvents des Dominicains et des
Cordeliers, l'ancienne église des Pénitents blancs, et beaucoup d'autres. Peu
de villes d'art ont été aussi massacrées qu'Avignon. |
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