PERPIGNAN |
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L'histoire
de l'architecture religieuse à Perpignan n'est qu'un reflet de l'histoire de
la cité et les étapes de son développement. Elle n'était qu'une simple villa
lorsque les comtes de Roussillon la distinguèrent et y établirent leur
résidence à la fin du IXe siècle. Ils favorisèrent l'église Saint-Jean-le-Vieux, voisine de leur demeure et
facilitèrent sa reconstruction au XIe. Les
comtes de Roussillon disparurent en 1172, à la mort du comte Guisnard II de Roussillon. |
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église Notre Dame de la Réal |
Au
XIIe siècle, le commerce des étoffes et la naissance d'une industrie des draps
et du cuir accélèrent le développement de la cité. De toutes parts des
faubourgs se créent en dehors de l’enceinte fortifiée. C'est
alors que vinrent s'établir les ordres mendiants: Franciscains, Dominicains,
Carmes, Ermites de Saint-Augustin. De
vastes établissements dotés d'importantes églises apparurent dans la première
moitié du XIVe siècle. |
Eglise Saint Jacques |
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Les
Carmes édifièrent durant ce siècle une belle église qui servit à son tour de
modèle aux églises des nouvelles paroisses: église Saint-Jacques, église
Notre Dame de la Réal, église
Saint Matthieu, créées au fur et à mesure que l'on englobait dans une
nouvelle enceinte l'ensemble des quartiers neufs. Le partage des États de la
couronne d'Aragon à la mort de Jacques le Conquérant avait fait de Perpignan la capitale
d'un petit royaume comprenant, outre le Roussillon et la Cerdagne, les îles
Baléares et Montpellier. |
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église Saint Matthieu |
Toute
fragile qu'elle fût, cette construction politique n'en subsista pas moins
durant trois quarts de siècle et elle eut, entre autres mérites, celui de
faire réaliser à l'architecture religieuse de rapides progrès. Au
milieu du XIVe siècle une terrible crise aux causes multiples allait frapper
de paralysie une vie artistique jusque là très dynamique. A cette crise
s'ajouta la chute du royaume majorquin qui entraîna la disparition de la cour
perpignanaise. Cependant
le plus grand monument gothique de l'époque demeure la nouvelle collégiale
Saint-Jean-Baptiste. Après avoir eu la
velléité de moderniser leur antique siège épiscopal d'Elne, les évêques désertèrent cette
ville déchue et s’installèrent dans la capitale du Roussillon. |
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De ce fait,
la collégiale perpignanaise joua le rôle d'une véritable cathédrale et il
devint nécessaire de la reconstruire avec une solennité correspondant à
l'importance de ses fonctions. Pour un
temps la décoration des édifices religieux prend le pas sur l'activité
architecturale proprement dite. La
volonté de quelques évêques, et notamment de Galcerand
Albert (1431-1453), finit par triompher des conditions défavorables qui
avaient arrêté la construction de Saint-Jean. La plus grande entreprise
architecturale du Moyen Age à Perpignan put s'achever avant que ne commencent les temps nouveaux. Ceux-ci devaient s'ouvrir
dans la ville sous les plus sombres auspices. |
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Renonçant à
l'activité créatrice qui, jusque-là, avait été la sienne, elle se transforma
en un boulevard militaire de l'Espagne aux frontières de la France. Les
conditions changèrent du tout au tout lorsque l'Église catholique, menacée par
l'hérésie, entreprit sa propre réforme et engagea le combat pour rétablir
l'unité de la foi. A Perpignan on assista à une véritable floraison de
couvents appartenant aux ordres anciens. Au
XVIIIe, le progrès des Lumières eut raison de l'imagination baroque et il lui
substitua la froideur des constructions classiques en marbre. Faute de
vocations les couvents se vident progressivement. La Révolution française, en
fermant les couvents, ne fit que devancer un événement depuis longtemps
prévisible. On entassa alors dans les locaux des Carmes les richesses
artistiques accumulées dans leurs églises des siècles durant. Un certain
nombre de retables furent brûlés, d'autres répartis entre les églises
paroissiales de Perpignan et du département. En
1823 le diocèse d'Elne-Perpignan est restauré. Au
XIXe siècle, dans le domaine artistique, c'est la stagnation la plus
complète. Cependant, au XXe, l'essor urbain, reprend après une stagnation
plusieurs fois séculaire. |
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